Qui est goy ?
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De la vision et de l'épouvante.
     Il s'agit donc pour nous, juifs et non-juifs, de comprendre que le conflit du monde juif et du monde non juif est premièrement le conflit du monde non juif avec sa propre Judéité. Chaque culture est, en tant que système moral d'identité collective, substitutive à celle de l'homme singulier, un enfermement où l'homme-de-la-culture a mis sa Judéité propre, se livrant sur elle à une agression perpétuelle. Le juif à proprement parler est persécuté en tant qu'insupportable figure de sa propre Judéité persécutée en lui-même par l'homme-de-la-culture.
     Le nihilisme moderne est le dernier stade de la Goyité mondiale. Il est son paroxysme puisqu'il dévoile que la Goyité a toujours été nihiliste en dévoilant le nihilisme de la culture. Il est aussi le moment négatif de la possibilité messianique d'une mondialisation de la Judéité parce qu'étant insupportable il oblige à chercher au-delà du nihilisme. Or, il n'y a qu'un seul au-delà au nihilisme, c'est la Judéité, puisqu'elle est l'historicisation de cette liberté qu'interdisait le nihilisme de la culture.
     La Judéité concerne les prophètes d'Israël qui héroïquement ont détruit leur Goyité propre et ont reçu les illuminations de la Judéité. Elle concerne les juifs que les prophètes ont liés aux illuminations dont ils avaient bénéficié : mais les juifs n'ayant pas reçu directement l'illumination comme leurs prophètes, ils restent toujours à des degrés variables (selon chacun) sous l'emprise psychologique de leur propre Goyité. Cependant ils échappent collectivement au déterminisme de celle-ci parce que l'entreprise prophétique en avait d'avance neutralisé les effets en liant tout Israël à une croissance messianique entraînant toutes les nations vers la libération. Constituant Israël en corpus de la libération, les prophètes ont tenu compte de l'inéluctable Goyité partielle des juifs et ont rectifié (dans la Thora), par une série d'impératifs juridiques stricts, les effets déviationnistes tragiques que la Goyité des juifs aurait provoqués.

     La Judéité concerne toutes les expressions humaines de la liberté, et elle concerne directement tous les hommes justes dans toutes les nations.

     La Goyité est l'aberration de la culture : elle est la passion servile et elle est susceptible de concerner tous les hommes, même les juifs.

     La Judéité est la compréhension prophétique qui échappe à l'aberration de la culture : elle est l'intuition d'immortalité, s'exprimant comme passion de la liberté. S'historicisant en chaque insurrection pour la justice, elle est susceptible de concerner tous les hommes, même ceux qui ne sont pas juifs.

     L'urgence est donc aujourd'hui de nommer l'imminent et intempestif dépassement mondial du nihilisme qui sera la mondialisation de la Judéité.

 

Annie Dana
    
"L'amour sauvera le monde ; mais l'amour passe par la rédemption de l'homme et la femme est la rédemptrice de l'homme.
     "Une grande famille est en vue, car l'homme doit mourir. Il doit mourir car la mort doit mourir. Et l'homme ne sera enfin immortel que lorsqu'il aura été sauvé et préservé par les femmes de ses sinistres accoutumances. Les femmes ont tout à voir avec le divin parce que le divin est encore invisible et les femmes sont encore invisibles; même l'évènement de la rédemption est encore invisible, et il vient vers nous sur les jambes de la femme rédemptrice, qui est invisible encore, elle aussi.
     "La violence est nécessaire car le scandale est nécessaire. Nommer l'invisible, c'est terroriser le Vieux Monde ; nommer la guerre des sexes, et la déclarer, c'est nommer l'autre homme et l'autre femme ; et l'homme actuel ne supporte pas son second nom, car il a la conscience chargée de crimes trop formidables pour y lire encore son salut qui y est pourtant inscrit. De toute sa force donc l'homme-matière fera la chasse à la femme-invisible : mais il perdra cette bataille car en apparaissant la femme-invisible le démystifie et le dénonce comme un imposteur. La femme se montre enfin : d'adorables créatures parcourent une terre et un ciel nouveaux. Les prévaricateurs innombrables se sauvent de tous les côtés, honteux et tremblants. Ils s'étaient approprié la féminité et l'être secret de Dieu ; ils s'étaient approprié la réalité, et ils l'avaient liée à un espace-temps malade et maléfique qui était un faux infini : un infini de plomb fondu sur un infini d'amour ! Et l'infini d'amour fut incarcéré. La femme doit sauver l'homme, mais pour le sauver elle devra le combattre. L'homme-matière n'est plus à craindre : il a fait tout le mal qu'il pouvait, et maintenant, comme un saurien desséché, il gît sur le sable de la nouvelle patrie ; il gît sur les rivages de l'Ailleurs car l'Ailleurs n'a que faire de lui. L'humanité cadavérique tombe en poussière. Les morts ressuscitent. L'espace-temps implose, il n'était que de l'absence d'amour et de communion véritable entre l'homme et la femme.
     "La guerre des sexes est la guerre de la femme contre l'homme - mais la mort de l'homme sera la résurrection de l'homme dans l'apothéose dévoilée de la féminité. Entendez ceci : nous redevenons immortels ; nous n'étions mortels que pour une durée limitée : elle s'achève ! Les femmes doivent l'annoncer et tout s'accomplira.
     "Ne craignons plus.
     "Plus de larmes, plus de sang, plus d'injustice, plus de souffrance.
     "Tout cela avait un sens plus grand que tous les sens.
     "Le difficile c'était de se hausser jusqu'à vouloir. Pouvoir n'était que la figure métaphorique de vouloir. Celui qui veut, peut : il n'y a pas de réalité.
     "Nous mourrions parce que nous n'osions pas : et nous n'osions pas parce que nous n'étions pas.
     "Les femmes commenceront une ronde endiablée. La dernière polka sera dansée aux bras d'étoiles descendues pour nous de leur ciel.
     "Femmes : debout ! La longue marche est terminée, maintenant commence l'apothéose.
     "Amantes - ouvrez les yeux, le plus grand rêve n'est pas plus grand que la lumière.
     "Corps : dématérialisez-vous, cessez, ô spectres de nos plus tendres souhaits, de pourchasser ainsi notre plus céleste exigence !
     "Rassemblez-vous, corps, et soyez exterminés : sosies de l'être primordial, et mimes sinistres de nos sensualités célestes !
     "Il n'est pas bon de renoncer à la sensualité, mais une sensualité nouvelle aux accents d'éternité parfaite va commencer.
     "Alors, les infirmes seront guéris, les vieillards seront rendus à une jeunesse intemporelle, et tous les malheurs seront rachetés : ce qui fut rouge et taché de sang deviendra blanc et rayonnera d'une telle lumière que la création entière en sera transfigurée. Il ne sera plus possible alors de renoncer.
     " La femme et l'homme seront recréés. Ce sera les mêmes  créatures mais rendues à la liberté primordiale.
     "Le travail juif de l'insurrection totale aura porté son fruit ; la fin se fondra dans l'origine et le temps sera, de fatal qu'il fut et destructeur, suave et harmonieux. La vision remplacera la réalité, et la communion entre tout et tous remplacera la  guerre des sexes. L'évènement sera si formidable que la femme et l'homme deviendront AVENEMENT. Ils seront pour toujours des rois de la création et plus une seule injustice ne sera commise. La liberté aura métamorphosé l'univers et tout sera  changé à jamais. Le monde de la vision aura remplacé à jamais la vision que nous avions du monde.
     "L'être misérable de l'homme-matière, noyau de décomposition, dû à la sordide histoire de ses cyniques compromissions, laissera la place à l'être splendide de l'homme-providence et de la femme-lumière, qui porteront en eux-mêmes le nouveau ciel et la nouvelle terre."

Hitler
    
Il est minuit, un homme dans son appartement s'agite, en proie aux affres de l'inquiétude la plus violente. Il va et vient dans le couloir de l'appartement. Il est seul et tout en lui est souffrance, déchirement, fureur. Une angoisse indicible l'étreint et une peur proprement infinie est lisible sur sa face. Il a l'air d'une bête traquée ou, mieux encore, il a l'air d'un possédé. Plusieurs fois ainsi, il parcourt le long couloir qu'une lampe à la lumière imperceptible éclaire. Une fois, il cesse de marcher et, pénétrant dans sa chambre, il tente de s'apaiser en accrochant le regard sur quelque objet. Là, des livres épars, un grand désordre, un vieux bureau avec plusieurs stylos diversement posés, du papier. L'homme s'assoit devant son bureau, se saisit de l'un des stylos, place devant lui une feuille blanche et fiévreusement il entreprend d'écrire quelque chose. Il trace ainsi quelques lignes sur la feuille mais il est dans un tel état d'angoisse et de désarroi qu'il ne peut aller plus loin et que sa pensée, frénétique, lui échappe. Des idées folles, sans rapport entre elles, s'agitent dans son cerveau. L'homme alors a un visage de plus men plus convulsé par la fureur et par la haine : on dirait un Jacob luttant non avec l'ange de Dieu mais avec un démon ; ici, il a vraiment l'air d'un dément, d'un halluciné, d'un fou furieux. Il se débat avec ses pensées qui ne veulent pas naître sur la feuille blanche. Il s'efforce dans une énorme colère de les y faire naître pourtant, mais la feuille reste implacablement blanche et renvoie à l'homme l'image de sa stérilité, de son manque de contrôle sur lui-même, des forces mauvaises qui l'assaillent. Et soudain, l'homme se métamorphose : le visage, qui jusqu'ici n'exprimait que l'angoisse, la haine, tous les rictus morbides de la fureur, s'apaise, devient presque doux et exprime une douleur indicible. La main ne lutte plus avec la feuille de papier et le stylo, et des pensées douloureuses et claires viennent à l'esprit de l'homme. Maintenant, il se parle à lui-même tandis que d'insupportables visions de scènes vécues défilent dans son esprit : "La mort, se dit-il, voici la seule maîtresse de tout. Tout est poussière et poursuite de vent. La vie est une dérision. Devant un mort, il n'y aurait qu'à se mettre une balle dans la tête : un cadavre montre indiscutablement que nous sommes tous promis à la poussière et que vivre est toujours vivre une agonie." Ces pensées morbides se développent dans le cerveau de l'homme : il poursuit : "J'ai donc longtemps cherché un point d'application à mon orgueil, à mon angoisse et à ma souffrance, et je l'ai trouvé ; c'est la force ; la force est juste simplement parce qu'elle est forte : elle élit les forts et proscrit les faibles selon l'ordre naturel. Je voyais les hommes, infiniment lâches, tremblant de regarder la mort en face et je conçus pour cette humanité un effroyable dégoût : ces condamnés à mort n'avaient pas même l'orgueil de leur tragique sort. Je décidai que moi, qui avais cet orgueil, j'avais tous les droits sur eux." Hitler reprit : "Et je pris alors le parti d'être sans pitié ; la pitié est une piété et, lorsque tous les dieux sont morts, toute piété est une comédie. Alors, telle une lumière nouvelle, la vérité implacable et poignante de la terre m'apparut : la nature dans ses décrets ne connaissait que la force et moi je serais naturel et parce que naturel, divin, comme la nature : moi aussi , je ne connaîtrais que la force. Puisque l'homme était impossible, je décidai de tuer l'homme en moi et de faire consciemment advenir l'animal qui est en l'homme. Moi aussi, comme la nature, je ne connaîtrais que la fore. Je la diviniserais et, à son tour, elle me diviniserait : elle et moi communierions dans des noces de sang telluriques. Je ressusciterais les antiques dieux aryens par cette union du sang et de la passion, de la vigueur et de la fureur. Je recréerais des magies en rendant à la vie la fatalité naturelle, et en la célébrant. Je serais le prêtre suprême qui a dressé son temple dans la gueule du dragon.
     "Puisque mourir est naturel, l'homme qui se sera montré digne de la nature mortelle aura le droit de tuer : qu'est-ce que ces imitateurs et ces adorateurs de la nature qui versent des larmes de crocodile, chaque fois qu'un assassin commet un meurtre ? Ce sont des hypocrites ! Dans le monde où nous vivons, l'extraordinaire n'est pas de tuer, l'extraordinaire , ce serait de ne pas tuer : ce n'est pas le meurtre qui est anti-naturel, et les lois qui prétendent l'interdire sont elles-mêmes meurtrières : toutes ne pratiquent-elles pas la peine de mort ? Elles protègent non l'innocence qui est nulle part, mais la culpabilité et la volonté de meurtre et d'impunité de tous ceux qui les ont rédigées et à qui elles profitent. Je ferais l'offrande de mon audace à la grande nature. Je ne reculerais devant rien : j'exterminerais les faibles, les vieillards, les fous, les malades, les anarchistes, les réfractaires de toutes sortes qui, manquant à la force et au culte de l'ordre, mettent celui-ci en péril. J'imposerais un ordre terrible à l'humanité pour la rendre l'égale de sa passion, qui est d'imiter joyeusement et héroïquement les lois de la nature. L'ordre, c'est l'imitation réussie des lois de la nature et, de même que celles-i tiennent la nature dans leurs serres, je tiendrais l'humanité dans les serres de l'ordre nouveau et cet aigle emportera l'humanité sur ses Himalayas. A des hommes lâches, vils, hypocritement conditionnés à renoncer à l'animal qui est en eux, je rendrais l'orgueil de l'animalité. Je rêve d'une nouvelle race d'Aryens et je la susciterai. Ma pédagogie est dure. Je travaille au marteau et et arrache tout ce qui est faible. Dans mes "Burgs" de l'Ordre, nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera. Une jeunesse violente, impérieuse, intrépide, cruelle. C'est ainsi que je la veux. Elle saura supporter la douleur. Je ne veux en elle rien de faible ni de tendre. Je veux qu'elle ait la force et la beauté des jeunes fauves. Je la ferai dresser à tous les exercices physiques. Avant tout, qu'elle soit athlétique : c'est là le plus important. C'est ainsi que je purgerai la rac de ses milliers d'années de domestication et d'obéissance. C'est ainsi que je la ramènerai à l'innocence et à la noblesse de la nature. C'est ainsi que je pourrai construire un monde neuf."
     Hitler se tut quelques instants.
     "Dans cette horrible création où nous sommes tous, commander et obéir sont la seule vérité ; d'ailleurs, toutes les lois ne procèdent -elles pas de cette vérité, même celles qui règnent en démocratie ? Le peuple n'est-il pas le gros animal collectif et carnivore ? La démocratie est intrinsèquement pourrie parce qu'elle a eu honte de la force et parce que, réglant tout selon la force, elle a feint par mauvaise conscience de tout régler selon l'égalité. Elle a donné aux faibles l'illusion de la force et a vampirisé les forts en proie à l'immense parasitisme des faibles."
     Hitler s'interrompit quelques secondes.
     "Le christianisme a été la mystification suprême : imposant un ordre implacable, il a toujours feint de croire que l'amour du prochain était pour lui plus important que l'ordre. En vérité, les catholiques ont toujours su qu'ils mentaient ; leur mauvaise conscience furibonde était là pour les en informer ; mais là n'était pas l'important pour eux, l'important pour eux était de garder le pouvoir, et ils l'ont gardé durant deux mille ans ! ... Il n'y a jamais rien eu de plus grandiose sur la terre que l'ordre hiérarchique de l'Eglise catholique. J'ai transporté une bonne part de cette organisation dans mon propre parti." Il y eut un silence dans la chambre :
     "L'Eglise catholique doit être citée en exemple, en premier lieu pour sa tactique extraordinairement habile, pour sa connaissance des hommes et pour son adroite adaptation des faiblesses humaines au gouvernement des croyants. Aussi, quand il s'est agi de rédiger le programme que devait être la constitution immuable de notre parti, me suis-je inspiré de la forme que l'Eglise a donnée à son credo et à ses articles de foi. Elle n'y a jamais laissé toucher. Elle n'a pas cessé depuis quinze siècles de repousser à chaque époque tout remaniement de ce texte vénérable dont les termes restent fixés une fois pour toutes. La foule des croyants ne s'embarrasse jamais de contradictions logiques. Les fidèles ne sont troublés que par une seule chose, par la modification des textes eux-mêmes dont chaque syllable a pour eux une vertu magique."
     Hitler contempla en pensée les deux mille ans de domination catholique mondiale. Il vit l'obsession catholique du péché et la haine catholique pour toutes les sortes d'innocence et de santé, il vit la politique catholique de domination et d'écrasement, il vit les croisades et les croisés, les inquisitions et les inquisiteurs, les exterminations et les exterminateurs, il vit les femmes brûlées vives au Moyen Age et les crimes de toutes sortes dont l'histoire catholique était remplie et, dans sa détresse, il eut un formidable éclat de rire : "Sacrés catholiques, dit-il, non seulement ils se sont arrogé le droit à toutes les ignominies, mais encore ils revendiquent l'amour du prochain comme étant leur quête et leur conquête ! Le pape, qui n'a jamais cessé de se comporter en despote, s'est déclaré infaillible et des millions de fidèles l'ont cru : pourtant l'imposture se déroule au grand jour ; mais que veulent ces braves gens ? Recevoir des coups de trique pour échapper au vertige d'être libres, eh bien ! la papauté n'a jamais cessé de leur en donner, des coups de trique... avec des crucifix ! Et nos "fidèles" se sont déclarés ravis, en extase. Ce qui m'a toujours émerveillé, c'est le pouvoir charismatique de l'imposture : plus un mensonge est grand, plus il a de chances d'être cru ! Habillé comme un Gengis Khan de comédie, depuis son palais où, en plein XXe siècle, il bénéficie des privilèges propres à tous les despotes, le pape prétend parler au nom d'un youpin frénétique qui, dans le dépouillement complet, voulut par l'exemple contester toutes les autorités, tous les pouvoirs ! Et sur ces millions de fidèles qui lisent pourtant leur évangile à longueur de vie, pas un n'émet le moindre doute sur sa papale foi ? Mais le pape est le contraire absolu du youpin soi-disant céleste dont il se dit le vicaire ! Cela est évident à quiconque a des yeux pour voir ! Infaillible ? Infailliblement crapuleux, oui ! Sacrés catholiques, on va leur en faire bouffer, du petit Jésus !"
     Hitler alors quitta sa table, parcourut la chambre puis se remit à aller et venir dans le couloir. "Nous sommes arrivés à la fin de l'ère de la Raison. L' L' Esprit qui se déclare souverain est devenu une maladie de la vie.
     "Notre révolution n'est pas seulement politique et sociale : nous allons assister à un bouleversement inouï des concepts moraux et de l'orientation spirituelle de l'homme.
     "Notre mouvement met fin à l'Age du Milieu, au Moyen Age. Nous arrêtons l'humanité sur un chemin où elle faisait fausse route.
     "Les Tables du Sinaï ont perdu toute validité. La conscience est une invention des juifs. Elle est l'équivalent d'une circoncision, d'une amputation de l'être humain.
     "Nous voyons se lever l'aube d'une époque nouvelle où l'on expliquera les mystères de l'univers par la magie, où la méthode d'interprétation relèvera de la volonté et non du savoir. Il n'existe pas de vérité, pas plus dans le domaine de la morale que dans celui de la Science.
     "L'idée d'une science détachée de toute idée préconçue n'a pu naître qu'à l'époque du libéralisme : elle est absurde.
     "La Science est un phénomène social et, comme tous les phénomènes de cet ordre, elle a pour limites les avantages qu'elle procure à la communauté ou les dommages qu'elle lui cause.
     "Le slogan de l'"objectivité scientifique" n'est rien d'autre qu'un argument inventé par les chers professeurs qui désiraient se soustraire au contrôle du Pouvoir, alors que ce contrôle est indispensable.
     "La question élémentaire qu'il faut se poser avant d'entreprendre la moindre activité scientifique est : qui veut savoir quelque chose, qui veut s'orienter dans le monde qui l'entoure ?"

     Hitler maintenant était en transe ; il allait et venait comme un fou, dans le couloir de l'appartement, en proie à une véritable crise de démence ; il ne monologuait plus, il éructait :
     "Nous autres Allemands, en particulier, nous nous sommes complu longtemps dans la pensée et le rêve ; c'est pourquoi il nous faut redécouvrir maintenant cette grande vérité : seules l'action et l'activité incessantes un sens à la vie humaine.
     "Toute action est chargée de sens, même le crime. En revanche, toute forme de passivité et de repos est dénuée de sens et contraire à la vie. Il en découle le droit divin de détruire tout ce qui voudrait demeurer inchangé.
     "Le mot "crime" est un reliquat d'un monde dépassé. Il existe des actes positifs et des actes négatifs. Un "crime", comme on disait jadis, est mille fois supérieur à l'immobilisme bourgeois. un acte peut être négatif en égard au bien commun et pour cette raison il faut éviter qu'il ait lieu. Mais il n'en demeure pas moins un acte."
     Hitler marchait toujours dans le couloir, les dernières pensées qu'il venait d'exprimer lui causaient une véritable ivresse, un extraordinaire sentiment de force. Mais soudain son expression devint plus horrible encore : sa plus morbide obsession, celle qu'il avait jusqu'ici réussi à éloigner de lui presque complètement, envahissait maintenant son esprit: "Les juifs, s'écria-t-il voici les véritables ennemis du genre humain ! Les juifs sont lovés dans le doute que nous , aryens, entretenons sur nous-mêmes ; aussi faut-il tuer le juif qu'il y a en nous. S'il y avait un Dieu, s'il existait vraiment une nature autre, amicale, vivante, comme celle que les rabbins célèbrent le jour de leur Schabbat, les juifs auraient  raison et nous devrions tous nous convertir : ils représentent la tentation la plus maligne qui assaille le coeur humain, celle d'imiter ce qui n'est pas naturel, la tentation d'adorer l'invisible. Leur Dieu n'est-il pas insaisissable ? Son Nom n'est-il pas imprononçable ? N'étant nulle part, Il est partout ; circonscrit par rien, Il est infini ! Rien à voir avec nos idoles qui règnent sur le monde visible. Rien à voir non plus avec le Christ-Dieu des chrétiens qui définit la nécessité d'appartenir au monde visible, et qui la définit par sa divinité elle-même. Le Dieu des juifs, au contraire de tous les autres dieux, est réfractaire à toutes les formes et refuse de régner sur notre espace-temps : Il règne tout au-delà de nos catégories de pensée, de sensibilité et d'action. Il s'oppose absolument à toutes nos fois et, auprès de Lui, même la foi catholique n'est qu'un grossier positivisme, un complexe de culpabilité des catholiques incapables de suivre les juifs jusqu'au bout dans cette passion pour l'Infini. Les vieux rabbis furent des hommes épouvantablement intelligents : ils ont inventé un contre-monde, ils ont inventé une création autre, ils ont inventé l'illusion d'immortalité et, comme ce n'était là qu'une illusion, ils ont utilisé le vertige de peur et d'espérance que cette illusion déclenchait pour s'emparer du pouvoir : ils ont conquis l'univers avec leur Dieu. Ils ont hypnotisé l'humanité entière avec leur chant de sirène : comme Ulysse, bouchons-nous les oreilles en passant à leur proximité, sans cela nous nous briserons les os sur les rochers de leur séduction.
     "J'ai longtemps réfléchi à la question, et je dis que les juifs sont un peuple monstrueux. Je dis que si nous ne prenons pas des mesures de prophylaxie rigoureuses pour nous protéger d'eux, ces gens-là nous aspireront et nous dévoreront vifs." Hitler pleurait presque tant il était bouleversé par cette évocation du péril juif : "Je ne crains ni leurs usuriers ni leurs banquiers - tous les peuples en ont -, mais je crains leur ivresse et, plus encore que leur ivresse, c'est leur Dieu que je crains : ces gens-là sont fous et de leur folie nul coeur humain, nul cerveau d'homme n'est à l'abri : ils nous promettent ce qui serait vrai si le rêve le plus extraordinaire de l'homme était réalisable ; ils nous promettent ce qui  n'existe ni ne peut exister : une vie échappant aux limites de ce monde et c'est en cela qu'ils sont diaboliques ; ils constituent un corpus forcené d'espérance qui met en évidence, parce que cette espérance est absurde, l'atroce dérision de tout. Leur terrible puissance, leur séduction infernale proviennent de leur art immémorial et extraordinaire de manier cette irréalité vertigineuse et de jouer de son ensorcelante musique. On les dit nostalgiques, cela est faux : ils n'ont pas de passé, comment seraient-ils nostalgiques ? Ils sont forts parce qu'ils n'ont qu'un futur et, tandis que même leur passé est un futur, même notre futur n'est qu'un passé. Ils sont certains de détenir la vraie force car ils connaissent les démons qui s'agitent dans le coeur de l'homme. Pourquoi ne suis-je pas né juif ?"
     Hitler poursuivait : "Si l'essentiel est lié aux juifs et si je ne suis pas juif, qui suis-je, moi qui ne suis pas juif ? Ces gens-là réduisent mon activité et mon être à néant car, tout usuriers et répugnants personnages qu'ils soient, leur fiévreuse assurance et leur foi leur donnent une supériorité absolue sur moi. Il ne peut pas y avoir deux peuples élus : c'est ou bien eux, ou bien nous, Allemands, qui sommes élus. Suis-je inférieur à ces gens ? Et comment tolérerais-je même d'être leur égal, moi qui me veux supérieur à tous ? En vérité, il nous faut les exterminer, il nous faut tuer le juif qui vit en nous, tuer en nous la tentation de l'immortalité. Il nous faut, dit Hitler, inventer une nouvelle naïveté."
     (...)
     "Il faut, dit Adolph Hitler, exterminer les juifs, c'est pour nous un impératif de survie." A ce moment, Hitler était dans sa chambre et brusquement une lumière envahit la chambre : elle était d'une clarté insupportable. Hitler en resta comme pétrifié ; il voulut quitter la chambre, fuir, mais il n'y avait plus de porte dans la chambre et les murs étaient devenus des murs de flammes. Hitler, terrorisé, sentit alors que la lumière le regardait et qu'elle le voyait comme personne encore ne l'avait vu.
     La lumière, c'était incroyable, vivait.
     Hitler aurait voulu se sauver, mais cela ne se pouvait pas. Il crut que les flammes qui remplaçaient les murs allaient le brûler mais non, elles ne le brûlaient pas.
     Fixement, la lumière le regardait et lui, de la tête aux pieds, il tremblait.

     Enfin, tremblant toujours comme une feuille, il fit face à la lumière et il lui dit :

     "L'astronome a observé un groupe d'étoiles depuis fort longtemps. Tour à coup, il remarque que quelque chose ne marche pas. Normalement, les étoiles devraient se mouvoir les unes par rapport aux autres d'une certaine manière et non pas de celle qu'il vient d'observer. Il en conclut qu'il y a quelque part une force cachée qui les fait dévier de leur cours. Il calcule et établit l'existence et l'emplacement d'une planète qu'aucun oeil n'a encore découverte... Que fait par contre l'historien ? Il explique les déviations à partir du groupe observé lui-même, par la nature de ses chefs politiques par exemple. Qu'il puisse exister quelque part une force secrète qui dirige tout dans une certaine direction ne lui vient pas même à l'esprit. Mais cette force existe. Elle est là depuis qu'il y a une histoire. C'est le juif. On ne peut comprendre le juif que si l'on connaît son but ultime. Ce but, c'est, par-delà la domination du monde, la destruction du monde."

     Il y eut un silence, Hitler poursuivit :

     "Telle la forêt de Macbeth qui se met à avancer car elle est faite de guerriers recouverts d'arbrisseaux, les juifs avancent et font avancer la création, les astres mêmes avancent sur jambes de juifs ! Les juifs, dit Hitler à la lumière, font marcher la création sur jambes de juifs.
     "Se nourrissant de ton feu, Moïse et Israël progressent et m'attaquent de tous les côtés.
     "Je ne suis pas fou ou alors être fou, c'est voir se faire envers et contre tout l'humanisation des choses.
     "Tout est Sinaï et il est vrai qu'entre les juifs et moi, c'est une guerre.
     " Oh ! Pas une de ces guerres que les conquérants infatués mènent pour que perdure leur vanité, mais une guerre qui décidera de l'état ultime de la création jusqu'aux étoiles les plus lointaines : ou la création sera hitlérienne ou elle sera juive. C'est entre eux et moi que se déroule le combat pour la suprématie mondiale. Deux mondes s'affrontent. L'homme de Dieu et l'homme de Satan ! Le juif est la dérision de l'homme. Il est l'Anti-Homme. Il faut  qu'il soit sorti d'une autre souche de l'espèce humaine. L'aryen et le juif, je les oppose l'un à l'autre et si je donne à l'un le nom d'homme, je suis obligé de donner un nom différent à l'autre. Ils sont aussi éloignés l'un de l'autre que les espèces animales de l'espèce humaine. Ce n'est pas que j'appelle le juif un animal. Il est beaucoup éloigné de l'animal que nous, aryens. C'est un être étranger à l'ordre naturel, un être hors nature.
     "Crois-tu, lumière maudite, que je n'entende pas les voix de l'invisible ? En apparence, tout est rapports de force mais, en fait, c'est un conflit entre la création comme rapports de force et la création comme Israël veut qu'elle  soit. Entre Israël et moi, c'est une guerre dans la conception de la souveraineté dont dépend le statut final de tout.
     "Dans l'invisible, j'entends avancer Israël : j'entends des maréchaux et des généraux, des sergents et des hommes de troupe. J'entends marcher cette armée qui bouleverse tout : car ils avancent, tandis que, moi, je n'avance pas, je ne parviens qu'à ralentir leur marche.
     "C'est une armée, certes, avec ses bulletins de victoire et ses bulletins de défaite, avec ses cris de haine et ses cris d'amour, avec ses chefs inspirés et ses chefs mécréants, avec ses soudards, ses lymphatiques, ses alcooliques, ses lâches et ses héros, avec ses humbles, avec ses vaniteux, avec ses magnanimes, avec ses violents, ses doux, et ses canailles."

     La lumière se taisait toujours :

     "Mais ce n'est pas une armée comme la mienne. Auprès de cette armée je suis un enfant de coeur. Cette armée traverse la mer Rouge même lorsqu'elle ne la traverse pas, car elle a fait de l'espace-temps, qui limite mes mouvements ainsi que ceux de toutes les armées, ses bottes de sept lieues !
     "Dieu, disent les rabbis, est le Dieu des armées, et Moïse est le chef de guerre de cette armée cachée. Si je compare les juifs à un bacille, ce n'est pas que je les prends pour des microbes, c'est que, comme les microbes, je les tiens pour un état intrinsèque de la création.
     "Moïse avec sa Thora a été terrible et, en même temps, il s'est donné le luxe de la suprême justice : il a eu la rigueur de la justice et aucune des rigueurs de la haine, c'est cela que j'ai haï lorsque j'ai lu son livre. Il a parlé à ses juifs, il leur a dit : "Vous êtes protégés et par conséquent tout vous est promis mais, ceci acquis à jamais, vous devez avoir tous les héroïsmes car vous le pouvez. En avant  ! Si l'un de vous recule, qu'on l'abatte, s'il passe à l'ennemi, qu'on l'abatte, s'il compromet notre marche, qu'on l'abatte ! Oeil pour oeil, dent pour dent ! Nous avons non un impératif de conquête, mais un impératif de durée : ne confondez jamais l'un avec l'autre car cela vous lierait à la poussière ! Les autres peuples ont un impératif de conquête qui les corrompt, épuise leurs forces et les fait disparaître mais, nous, juifs, nous avons un impératif de durée car nous sommes liés à Dieu et non à la poussière. Nous n'avons pas à convoiter la force que donne l'avoir - elle est mortelle ! - parce que nous avons la force que donne l'être... " Et moi Hitler, tout en me déclarant incapable d'avoir la force que donne l'être, je te déclare, Lumière maudite, que je sais très bien qu'entre la force que donne l'être et celle que donne l'avoir il n'y a pas de proportion : Israël est plus puissant que moi.
     " - Quiconque fait marche arrière, a dit Moïse, qu'on l'abatte !
     "Nous sommes tous perdus, a-t-il dit, juifs et goys, si nous ne marchons pas : le salut est devant nous, derrière nous il n'y a que la poussière, laissons la poussière derrière nous, et marchons sans crainte, quoi qu'il arrive, vers la lumière. En marchant vers elle, nous la faisons marcher vers nous ; en lui prêtant nos jambes, nous empruntons les siennes. On vous haïra, leur a dit Moïse, parce que vous êtes sauvés et que vous êtes le salut, mais qu'importe : mieux vaut une providence terrible qu'un fatalité bienveillante !

     "Entends-tu, Lumière maudite, ce que Moïse a dit à ses juifs ? Je suis le seul homme vivant à comprendre l'ampleur et la signification de cette bataille : il s'agit de rien moins que de la Rédemption."
     La lumière se taisait.
     "Ecoute, Lumière funeste, Moïse leur a dit : "Vous devez avancer, et vous avancerez sur une mer de douleur parce que tout est une mer de douleur. C'est peu de dire que vous risquerez de mourir, vous ferez du fait d'être mortel le suprême risque de la vie, et grâce à cela vous serez sa promesse et son aurore. Vous êtes des guerriers de l'Absolu et l'Absolu a pour nom: l'ICI-PAS-ENCORE-LA, cette place forte est à conquérir avant d'être bâtie, contrairement aux autres places fortes qu'il faut bâtir avant de les conquérir."

     La lumière se tenait toujours devant Hitler.
     Celui-ci reprit :
     "Lumière funeste, crois-Tu que je ne sache pas qui Tu es ? Crois-tu que je ne sache pas que je triche et qu'ils trichent tous, ces goys qui m'acclament ? Car s'il y a une expérience que je partage avec Toi et avec Israël, c'est celle de leur lâcheté : ils s'accommodent de Ton absence ! Je méprise ces Allemands de croire en moi : ces gens-là se contentent de peu, je ne leur apporte que du néant. Crois-tu que je ne regarde jamais dans le fond de mon coeur et que je n'y découvre pas l'humanité entière - les vivants et les morts -, en attente de salut, ce salut que Tu peux, Toi accomplir ? Je sais aussi bien que n'importe qui qu'il n'y a pas de races au sens scientifique du mot. Te haïrais-je, Lumière maudite, si j'ignorais ce que Tu peux ? Je ne me méprise pas assez pour ne pas Te haïr et je n'ai pas assez de dégoût pour moi-même pour ne pas avoir l'orgueil de ma faiblesse. Crois-Tu que je ne sache pas que ces vieillards, ces femmes, ces malades, ces fous, ces infirmes, ces enfants, ces juifs, ces gitans que je persécute sont moi ? Crois-tu que j'ignore que l'humanité est une ? Si je n'étais pas eux, quel besoin aurais-je, en les martyrisant, de me cacher combien je leur ressemble ?
     Je sais très bien et Tu sais que je sais, Lumière impudique, que Tu nous sauveras tous, goys et juifs et que les juifs sont ici-bas pour opérer mon salut : mais je n'en veux pas, de ce salut. Au moins ai-je l'orgueil de mon refus si je n'ai pas les moyens du consentement. Je sais que Tu me sauveras et que Tu les sauveras aussi et c'est cela qui me martyrise. Si Tu ne pouvais ni ne voulais me sauver, c'est alors que je T'aurais créée à mon image et à ma semblance et que je serais Dieu. Mais je ne suis pas Dieu et Tu es seule avec les juifs à le savoir, voici ce que je ne vous pardonne pas. Aussi bien que vous, je sais lire dans mon coeur l'attente universelle de la Rédemption et que l'heure viendra lorsque Tu l'auras décidé où le lion et l'agneau vivront dans une sainte amitié. Je sais qu'alors mes victimes ressusciteront. Je sais qu'actuellement même il n'y a pas de mort mais une anti-vie où nous sommes tous, due à notre seule lâcheté, dont la mort est l'expression extrême ; je sais que les morts attendent que les vivants fassent disparaître cette anti-vie qui est tout l'ici actuel et que personne ne supporte, pas même les animaux. Je sais qu'Israël est lié à cette tâche, que les juifs ne sont là que pour anéantir le monde fictif dont nous nous contentons, nous, aryens. Mais eux et Toi vous ne ferez pas de moi un mendiant de l'Absolu et la sébile que vous voulez que je vous tende, je vous la briserai sur la tête et vous fendrai le crâne avec ! Crois-Tu que je persécute les juifs parce que je les crois faibles, fragiles ? Je les persécute parce qu'ils sont forts, indestructibles : en vérité, ils sont plus forts que moi. Je les persécute non parce que je les méprise mais parce que je me méprise ; je les persécute parce qu'ils me persécutent et ils me persécutent parce qu'ils m'offensent en m'obligeant à voir que je n'ai pas l'audace de les rejoindre. Je sais que, grâce à eux, la Rédemption est inéluctable : je hais l'idée de leur devoir un jour mon salut et je hais qu'Israël m'oblige à aller jusqu''à Toi, moi qui n'ai pas la force d'y aller tout seul ; et cependant, tout en Te maudissant et en Te haïssant mortellement, je sais très bien, parce que la déduisant de mon impuissance, je devine Ta puissance infinie, je sais très bien que Tu me pardonneras à la fin des temps tout ce que j'aurais fait, si horrible soit ce que j'aurais fait. Eh bien, même si je dois un jour pleurer de joie et d'émotion lorsque le drame sera fini, même si je sois Te bénir et bénir tout Israël de n'avoir pas tenu compte de ma terreur, de ma lâcheté et de ma haine pour avancer seul dans la nuit, sache qu'aujourd'hui où la lâcheté mondiale Te donne l'aspect de l'impuissance, Toi qui par amour peux tout, sache que dans cet espace que Tu me laisses et qui existera jusqu'à la fin des temps, sache que, moi, je ne pardonne à personne et que je ne pardonne pas aux juifs d'avoir mis en marche le Grand Pardon. Et comprends, Lumière maudite, ce que Tu sais depuis toujours que si, loin de Toi et loin de tes juifs, je suis un criminel, devant Toi et devant eux, je ne suis qu'un damné."

     La Lumière alors s'évanouit.
     La chambre reprit son premier aspect, la dure vision se referma sur Adolph Hitler.
     Il était hagard, épuisé, abasourdi. Longtemps, il resta ainsi, prostré. Puis il récupéra ses esprits. Il s'assit devant son bureau, prit un stylo et sur la feuille blanche qui attendait, il écrivit. Jusqu'à l'aube, il travailla furieusement ;  lorsqu'il s'arrêta et s'endormit, la tête sur le bureau, il avait rédigé le premier chapitre de Mein Kampf. Le jour se levait sur l''Allemagne.