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Le complexe de Adam qui nous a
fourvoyés et nous fourvoie depuis l'instant où nous avons généré le faux
corps et la fausse réalité est d'autant plus catastrophique que plus encore
qu'une métaphore et une amnésie, c'est un véritable vice mental ; vice en
ceci qu'au plus profond de nous mêmes, malgré notre entrée dans la
fantasmagorie, nous sommes restés des créatures immortelles dont l'intuition
qu'elles ont d'elles-mêmes les relie au royaume où elles sont toujours. Mais
bien qu'il en aille ainsi, nous vivons selon la logique résultant de notre
croyance insincère en la réalité de la fantasmagorie. Au plus profond de
nous-mêmes, nous ne croyons pas en la fantasmagorie, qui signifierait croire
que nous n'existons pas et qui serait une complète absurdité, mais nous sommes
mentalement dressés à penser que nous n'existons pas ; aussi, pour résoudre
la contradiction entre intuition et logique, passons-nous la vie a faire
semblant de croire qu'en effet nous n'existons pas, qu'en effet nous sommes
voués à la mort. Nous organisons alors ce simulacre dans toutes nos activités
; même notre affectivité, possédée par ce vice, y participe. Nous mentons et
trichons toujours, même et surtout dans la façon de nous aimer les uns les
autres; notre amour est ne façon de nous contaminer, de projeter les uns sur
les autres le vice de notre mauvais mental. Nous aimons en les autres la
justification de notre vice, lequel consiste à nous affirmer à leur détriment
et à les utiliser comme moyen de cette affirmation. Notre affectivité tue
parce quelle est non pas réintégration de tous en chacun, mais
désintégration de chacun par notre image rendue mortelle à cause du vice
mental qui la génère ! Nous mentons et trichons toujours, investissant des
situations, des rôles et même un statut qui est globalement un statut de tueur
; même notre état physiologique de naître, d'être et de mourir est une
façon de sous-être due à notre vice mental, et en ceci, en nous faisant
vivre, de nous assassiner sans trêve. Il n'est pas jusqu'à la procréation
pour laquelle nous sommes physiologiquement équipés, qui ne soit pas une
façon de nous adapter au territoire fantasmatique de la sous-vie. C'est cet état de l'homme tel qu'il est - moribond
qui se traîne de la "naissance" à la "mort" - qui est le
vrai "refoulé" ! Et c'est précisément cet état que ne supportent
pas plus de regarder le thérapeute que son patient; c'est leur volonté commune
d'aveuglement à cet état qui motive la prétendue "cure" qu'ils
entreprennent ensemble. "Psychanalystes" et "patients"
n'ont ainsi qu'un seul point en commun : la trouille de faire le constat de la
sous-vie ! Ils préfèrent faire comme si, au-dehors d'"eux, la
"vie" (en état perpétuel de désintégration) était en plein
jaillissement heureux ! Ils préfèrent faire comme si la vie n'était pas la
proie d'un processus catastrophique, déclenché et entretenu par l'homme
lui-même, qui fait d'elle une calamité ; ils préfèrent d'un tacite accord,
faire comme si le meurtre et la mort étaient naturels et vécus comme tels. Complexe d'Adam : - envers soi-même : la déception !
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